Chapitre 3 : le World Jazz
Le pianiste, compositeur, chef d’orchestre, auteur et pédagogue
français, Laurent Cugny a fait paraître ce printemps, chez Frémeaux
& Associés, un ouvrage didactique très accessible sobrement
intitulé « Une histoire du jazz ». Des balbutiements
swing à …
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vor 4 Monaten
Le pianiste, compositeur, chef d’orchestre, auteur et pédagogue
français, Laurent Cugny a fait paraître ce printemps, chez
Frémeaux & Associés, un ouvrage didactique très accessible
sobrement intitulé « Une histoire du jazz ». Des
balbutiements swing à la fin du XIXè siècle aux mutations
stylistiques des années 1990, c’est une épopée musicale et
sociale unique qui a rythmé et narré le quotidien des
Afro-Américains au fil des décennies.
De longue date, le jazz s’est nourri de cultures rencontrées en
chemin. Le trompettiste Dizzy Gillespie, par exemple, s’est très
tôt inspiré des musiques cubaines pour donner à son orchestre une
tonalité enracinée dans les traditions latines. Cette propension
à jouer avec les accents caribéens n’est donc pas une trouvaille
stylistique saugrenue. La fusion des sources créatives a dessiné
les contours d’une évidente créolisation du swing afro-américain.
L’internationalisation du dialogue sonore entre instrumentistes
d’horizons très divers profitera d’ailleurs, au début des années
70, de l’idéalisme sociale hippie plus altruiste et ouvert sur le
monde. Le pianiste Randy Weston entrera dans la transe
irrésistible des gnawas du Maroc. Le guitariste John McLaughlin
créera Shakti et convolera avec les maîtres des tablas indiens.
Le « World Jazz » n’est alors plus une simple
appellation, il devient une réalité.
Ce marqueur temporel sera déterminant. Il modèlera les choix
artistiques de milliers de compositeurs et d’interprètes. Les
limites géographiques, les barrières linguistiques, les origines
culturelles, ne seront plus des obstacles insurmontables.
L’industrie du disque accompagnera même ces hybridations
rythmiques et harmoniques en misant sur la globalisation d’un
marché en pleine expansion. Aujourd’hui, les dénominations
commerciales existent toujours mais elles se heurtent à
l’inventivité toujours plus audacieuse de musiciens aux quatre
coins de la planète. Les catégories ne sont que des repères pour
consommateurs égarés dans les méandres d’un jazz protéiforme.
Internet a universalisé les productions et bousculé la linéarité
d’une forme d’expression centenaire dont les contours semblent
plus diffus.
Depuis 50 ans, l’engouement pour les expériences multiculturelles
s’est accru. Les poussées de fièvre musicales d’autrefois,
clairement identifiées et arrimées à des époques de
bouleversements socioculturels, semblent disparaître au profit
d’une myriade de petites révolutions sonores dont la flagrante
valeur se révèle lors de prestations en public. Le swing n’a pas
disparu. Il s’exprime autrement…
«Une histoire du jazz», de Laurent Cugny, éditions
Frémeaux & Associés.
Titres diffusés cette semaine :
« Tanjah » par Randy Weston (Polydor)
« Afroblue » par McCoy Tyner (Impulse
Records)
« Salt Peanuts » par Steve Coleman
(BMG)
« Salamero » par Laurent Cugny (Frémeaux &
Associés).
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