Chapitre 4 : le Jazz Vocal

Chapitre 4 : le Jazz Vocal

Le pianiste, compositeur, chef d’orchestre, auteur et pédagogue français, Laurent Cugny a fait paraître ce printemps chez Frémeaux & Associés un ouvrage didactique très accessible sobrement intitulé Une histoire du jazz. Des balbutiements swing à la fin…
29 Minuten

Beschreibung

vor 4 Monaten

Le pianiste, compositeur, chef d’orchestre, auteur et pédagogue
français, Laurent Cugny a fait paraître ce printemps chez
Frémeaux & Associés un ouvrage didactique très accessible
sobrement intitulé Une histoire du jazz. Des balbutiements swing
à la fin du XIXè siècle aux mutations stylistiques des années
1990, c’est une épopée musicale et sociale unique qui a rythmé et
narré le quotidien des Afro-Américains au fil des décennies.


La voix est certainement le reflet de l’âme. Alors que les
instrumentistes ont accompagné, épousé, accéléré, les mutations
stylistiques du jazz depuis un siècle, l’art vocal a conservé
cette vibration intangible qui échappe aux genres et aux
classifications. Certes, un chanteur de blues n’articule pas les
mots comme un ténor à l’opéra mais, dans ces deux contextes
spécifiques, l’authenticité de l’interprétation suscite une
émotion. Quelle que soit la tessiture, la vérité d’un chant
touche irrésistiblement l’auditeur. Cette qualité intrinsèque est
une constante dans l’histoire des musiques afro-américaines et du
jazz en particulier.


Quand les esclaves africains se donnaient du courage en entonnant
des mélodies scandées par la répétition de leurs gestes au
labeur, l’expressivité de ces complaintes ne pouvait être que
sincère. L’honnêteté d’une voix est immédiatement perceptible.
Elle traduit un vécu que la communauté noire outre-Atlantique a
sublimé en art séculaire. Sacré ou profane, le répertoire importe
peu quand faire entendre sa voix devient un exutoire à une vie de
douleurs. Écouter le timbre, pourtant très distinct, de Louis
Armstrong, Mahalia Jackson ou B.B. King révèle instantanément une
destinée qui ne peut être feinte. Cette indicible résilience a
nourri un profond sentiment d’appartenance à une communauté
guidée par un désir de liberté pleine et entière.


Des générations de chanteurs et chanteuses ont porté ce vœu de
justice et d’égalité par le simple fait de s’approprier la poésie
de leur époque. Un air traditionnel peut narrer l’histoire d’un
peuple, évoquer une aventure humaine, rendre hommage aux aînés,
célébrer une culture, tant que l’inaltérable vigueur vocale sait
la restituer. Le jeune chanteur Tyreek McDole, par exemple, a en
lui la sève de ses ancêtres haïtiens et le savoir de ses aînés
américains. Il est, à 25 ans, l’héritier d’une mémoire vocale
jazz qui se transmet irrémédiablement depuis plus d’un siècle.


Une histoire du jazz, de Laurent Cugny, chez Frémeaux
& Associés.


Titres diffusés cette semaine :


« My baby just cares for me » par Nina Simone
(Frémeaux & Associés)


« Backwater blues » par Bessie Smith (Frémeaux
& Associés)


« Embraceable you » par Sarah Vaughan (Frémeaux
& Associés)


« Sweet Lorraine » par Nat King Cole (Frémeaux
& Associés)


« Wongolo Walé » par Tyreek McDole (Artwork
Records)

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