La biguine est-elle datée ?
Dans l’imaginaire populaire, les musiques traditionnelles semblent
appartenir à une époque révolue. Elles sont certainement le creuset
de cultures ancestrales, mais elles nourrissent toujours
l’inspiration des instrumentistes d’aujourd’hui. La biguine, …
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vor 3 Monaten
Dans l’imaginaire populaire, les musiques traditionnelles
semblent appartenir à une époque révolue. Elles sont certainement
le creuset de cultures ancestrales, mais elles nourrissent
toujours l’inspiration des instrumentistes d’aujourd’hui. La
biguine, dont la matrice s’inscrit dans le patrimoine antillais,
n’a cessé d’évoluer. En créant le groupe « Biguine
Extension », le guitariste Ralph Lavital et ses amis, Elvin
Bironien et Adriano Tenorio, ont actualisé une forme d’expression
historique.
La biguine doit-elle être perçue comme l’écho sonore d’une
population caribéenne résiliente ? Née à la fin du XIXè
siècle en Martinique, elle exprimait une volonté farouche d’être
respecté et considéré. Cette musique métisse jouait avec les
rythmes du bèlè et les harmonies de la polka. Elle traduisait
dans la danse le désir d’affirmer une identité. Comme le jazz aux
États-Unis, la biguine aux Antilles est un marqueur revendicatif
qui a traversé les décennies et résisté à l’érosion du temps.
L’éruption de la Montagne Pelée en 1902 aurait pu effacer les
traces créoles des autochtones d’antan, mais la biguine s’est
régénérée et a trouvé sa place dans le paysage multicolore des
musiques mondiales.
Il n’est donc pas étonnant que le trio « Biguine
Extension » convoque le répertoire des aînés :
Alexandre Stellio, Fernand Donatien, Jean-Claude Montredon et,
indirectement, Alain Jean-Marie dont les « Biguine
Réflexions » ont certainement inspiré cette ambitieuse
production. Peut-on cependant s’autoriser à bousculer, triturer,
adapter, des compositions inscrites dans l’inconscient
collectif ? La biguine est-elle suffisamment malléable pour
permettre toutes les audaces ? Il faut croire que Ralph
Lavital, Elvin Bironien et Adriano Tenorio se sont posé la
question tant leur interprétation reste acrobatiquement
respectueuse de l’intention originelle.
Il faut dire que ces trois instrumentistes aguerris ont maintes
fois prouvé leur attachement aux musiques-racines à travers leurs
divers projets discographiques communs ou personnels. Le
guitariste Ralph Lavital a, de longue date, multiplié les
expériences au contact de ses contemporains. Ses propres albums
comme ses interventions éclectiques ponctuelles pour d’autres
artistes traduisent son engagement réel pour la préservation de
ses origines martinico-guadeloupéennes. Sa participation sensible
à l’album Introspection du pianiste Richard Payne en est une
belle illustration. Elvin Bironien est lui aussi un musicien
attentif aux sources de sa créativité. Ses prestations aux côtés
des grands noms du jazz actuel font mouche. Il est un bassiste
très sollicité qui sait magnifier les fulgurances de ses
homologues dont Mokhtar Samba, Grégory Privat, Kareen
Guiock-Thuram… Le percussionniste brésilien Adriano Tenorio est
également un incontestable gardien des traditions. Ses saillies
cadencées ont ravi Mario Canonge, Blick Bassy, Dhafer Youssef,
entre autres… l’association de ces trois trublions ne pouvait que
susciter l’admiration et « Biguine Extension » ne sera
certainement pas une ébauche sans lendemain !
Facebook Biguine Extension.
Titres diffusés cette semaine :
- « Anlé Monn La » (Alexandre Stellio) par le groupe
Biguine Extension
- « Gwadloup An Nou » (Traditionnel) par le groupe
Biguine Extension
- « Big In » (Ralph Lavital) par Ralph
Lavital
- « Ernest et Firmin » (Thierry Fanfant) par le groupe
Biguine Extension.
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