Pour les islamistes et les décoloniaux, Kamel Daoud est un traître

Eugénie Bastié revient sur l'attribution du prestigieux prix
Goncourt à l'écrivain algérien Kamel Daoud. Au-delà de cette
consécration littéraire, elle met en lumière l'engagement
constant de Daoud pour la défense de la liberté des femmes face à
l'islamisme, un combat qui lui a valu de vives critiques.


Fils d'Algérie, porté par une mère illettrée mais ambitieuse pour
lui, Kamel Daoud incarne une trajectoire d'émancipation par
l'écriture, à l'image d'Albert Camus ou de Romain Gary. Dans son
roman "Houri", il aborde justement les questions de la condition
féminine et de l'asservissement des femmes par l'islamisme
radical.


Ses prises de position courageuses, comme lorsqu'il a évoqué la «
misère sexuelle » des jeunes hommes immigrés et le choc culturel
avec la liberté des femmes en Occident, lui ont valu d'être
accusé d'islamophobie par certains intellectuels de gauche. En
France comme en Algérie, il est désigné comme un « traître » par
les tenants d'une mémoire tronquée, son roman Houri étant même
censuré dans son pays natal.


Mais Kamel Daoud ne se laisse pas impressionner. Comme le
souligne Eugénie Bastié, son combat pour les valeurs universelles
de liberté fait de lui un « écrivain arabe préféré des
réactionnaires », une reconnaissance qu'il assume. À travers ce
portrait de l'auteur du Goncourt, c'est toute la complexité des
débats autour de l'islam, de la laïcité et de l'émancipation des
femmes qui est mise en lumière.


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